|
Musée
Réattu d'Arles
La Chambre d'écoute
Photo
Diane Arquès, 2008
Un nouveau lieu d'écoute
Il
était naturel pour moi qui suis "écouteur" comme
on dit "voyeur" qu'il fallait donner à entendre, déclare
Christian Lacroix.
Inaugurée
en 2008 à l'occasion de l'exposition du couturier arlésien,
La Chambre d'écoute marque une nouvelle étape dans
l'installation de l'art sonore dans ce musée où Lucien Clergue
fit entrer la photographique en 1965. Lovée
au dernier étage du palais Renaissance dans un face à face
vibrant avec le fleuve, elle accueille des oeuvres qui affirment la suprématie
du son comme média du réel et de l'imaginaire. On y vient
pour flâner et pour rêver, loin de l'agitation vaine du dehors
: là, des espaces nouveaux se mettent à exister, soutenus
seulement par la vibration du son, dans lesquels chaque auditeur est invité
à construire sa propre représentation à partir de
ce qu'il entend.
2010
: le monde sonore de Hanna Hartman
Du
1er juin au 30 octobre 2010, la Chambre d'écoute accueille l'artiste
Suédoise Hanna Hartman qui installe ses "compositions sonores".
Les forces naturelles occupent une place de choix dans l’univers
sonore d’Hanna Hartman.
Sur ces sons naturels, choisis pour leur aptitude à se laisser
composer, Hanna Hartman se livre à un riche travail d’hybridation
qui révèle leur dimension onirique (ainsi dans Longitude
013°26'E,
le bruit d’une toile qui se déchire / la menace pesant sur
le navigateur), et emmène l’auditeur bien au-delà
du reportage sonore ou de la musicalisation du réel.
Juin
: Longitude 013°26'E
Juillet : Cratère
Août : Measures of control
Septembre : Ailanthus
Octobre : Cikoria
Hanna Hartman est née à Uppsala en 1961. Elle vit à
Berlin depuis l’an 2000. Elle a fait ses études à
l’Ecole Nationale d’Art dramatique Dramatiska Institutet de
1989 à 1991. En 1992 elle a étudié au studio EMS
(site pionnier de la musique électronique à Stockholm).
Depuis 1991 elle est artiste indépendante et reçoit des
commandes des radios publiques Suédoise, Danoise et Allemandes.
En 1998 elle a reçu le Prix Europa et en 2000 le Prix Karl-Sczuka.
En 2006, le Prix Phonurgia Nova. En 2010 elle reçoit une commande
du CNAP pour le Musée Réattu qui sera présentée
à partir du 3 juillet dans le cadre de la manifestation nationale
Diagonales.
Son site www.hannahartman.de
Remerciements
à Deutschlandradio Kultur
Accueil de groupes et de scolaires : Service des publics, Tél.
04 90 49 35 23
Musée
Réattu , 10, rue du Grand Prieuré, Arles
2009 : le monde sonore de Knud Viktor
Du 7 juillet au 29 novembre 2009, la Chambre d'écoute accueille
Knud Viktor qui installe deux de ses "Images sonores", des oeuvres
inscrites dans un cycle consacré à l’écoute
du Lubéron qui s’échelonne pratiquement sur 40 ans.
Né
en 1924 à Copenhague, Knud Viktor est un des précurseurs
de l’art sonore. Il est l’un des premiers en France à
s’être intéressé au paysage sonore non comme
matériau à retravailler (à la différence de
la musique concrète), mais comme espace à expérimenter
humainement avec des micros. Il vit en Provence dans un site d’une
beauté à couper le souffle qu’il n’a pas quitté
depuis 50 ans, et dans lequel il a puisé tous les sons de son œuvre.
Il a passé une grande partie de sa vie juché sur des rochers
pour capter les sons provoqués par l’érosion, ou à
plat ventre dans la garrigue pour intercepter les palabres des fourmis.
A l’origine, il était peintre. Quand il est arrivé
en Provence, mettant ses pas dans ceux de Van Gogh, il a certes été
ébloui par l'intense lumière des paysages, mais plus encore
fasciné par l'onde sonore qui les met sous tension. Ce fût
un ravissement. Très vite, il pose ses pinceaux pour fabriquer
des micros à l’aide de couvercles de lessiveuses et de composants
de téléviseurs récupérés dans les décharges
sauvages de la Durance.
Sa
contribution à l'exposition
"Chambres d'écho" pointe dans deux directions de son
travail : l’écoute sur le long terme des paysages dans
le miroitement de leur complexité organique, et la saisie de la
vie animale dans ses manifestations les plus secrètes. C’est
à cette première veine qu’appartiennent les « Images
sonores ». Un titre qui s’est imposé dès
1964, et à travers lequel il affirme sa dimension de peintre
sonore : « Je ne prétends pas faire de la
musique, même si ce que j’entends dans la nature est produit
par des forces qui cherchent une harmonie… En cueillant des sons
qui organisent des intensités sonores que je veux les plus inattendues,
les plus contrastantes, modulées, dissonantes, j’essaye d’obtenir
par le son, l’air, la lumière, le vent, les pluies et aussi
le roc, la végétation rugueuse et parfumée du Lubéron… »
Fruits d'une patience et d'une persévérance hors du commun,
ses enregistrements sont tendus par le fil de l’attente. Mais l’observation
est à double sens. L’animal observe aussi son observateur.
Quelque chose, incessamment, surveille, et un dialogue miraculeux parfois
s’instaure entre observateur et observé. Le micro est lui
aussi une sorte d’animal frémissant, qui se frotte, fouine,
fouille, sonde… cherchant l’endroit où le cœur
bât le plus fort.
L'oeuvre de Knud Viktor nous ouvre
une forme
d’hyper-audition, à travers laquelle il nous laisse percevoir
l’explosion des passions irradiées par la nature et l'écho
d’un pacte originaire, secret et persistant entre la terre et la
vie qui l’occupe.
une co-production Musée Réattu / Phonurgia Nova, grâce
à l'aide de la DRAC PACA - Ministère de la Culture, de la
Région PACA et de la Ville d'Arles. Remerciements à Cidma
pour son aide technique.
Accueil de groupes et de scolaires : Service des publics, Tél.
04 90 49 35 23
Musée
Réattu
10, rue du Grand Prieuré, Arles
|